Réveillon au collège Barbusse en soutien aux élèves sans logement !

Face aux communications mensongères de M. Macron et M. Mézard*(voir à la fin du communiqué)

Réveillon au collège Barbusse de Vaulx-en-velin !

Les 10 enfants hébergés par les personnels du collège depuis le 1er décembre ne passeront pas le réveillon de Noël dehors. D. (6ans), D. (9 ans), N. (14 ans), N. (16ans), N. (19 ans), M. (6 ans), Y.(10 ans), L. (12 ans), E. (15 ans) et O. (20 ans) ne retourneront pas à la rue. Et la solution ne vient pas de la préfecture qui n’applique pas ses lois et ne met pas en place ce que disent le président de la République et un ministre devant la représentation du peuple français. Elle ne vient pas non plus de la métropole, propriétaire d’un logement vide dans le collège. Et elle ne vient pas de la mairie de Vaulx-en-Velin qui se cache derrière sa non-compétence sur ces questions. Non, encore une fois, ce sont les personnels du collège qui pallient la défaillance de l’état et qui peut permettre de continuer à faire croire que la France est le pays des Droits de l’Homme.

Défaillance de l’État, car une mère de famille seule avec 5 enfants en situation régulière et qui travaille devrait dormir à la rue. Défaillance de l’État car une famille qui a déposé une demande d’asile en France est contrainte de dormir à la rue. On est bien loin des discours des politiques qui se vantent de la tradition d’accueil de notre pays. Défaillance de l’État car la loi française précise que l’hébergement d’urgence est inconditionnel (avoir des papiers ou non, travailler ou non) et qu’on ne peut laisser dormir des enfants dans la rue.

Défaillance voire cynisme des collectivités territoriales avec M. Kimelfeld qui fait appeler son secrétariat pour s’excuser de son absence au barbecue de solidarité organisé devant le collège le 1er jour de l’hiver, mais qui oublie la raison principale de son invitation : combien de temps laissera-t-il un logement neuf, vide, chauffé au sein du collège en sachant que des enfants dorment dehors ?

Et pourtant jeudi 21 décembre (1er jour de l’hiver, à 18h), plus de 200 personnes ont participé à la manifestation organisée par les personnels, aux cris de « Pas d’enfants à la rue, Réquisition des logements vides ! » ou encore « Un Toit, c’est un droit ! ». Cette manifestation dans les rues de Vaulx-en-Velin a été soutenue et applaudie par la population. Mais non, la préfecture refuse de recevoir les personnels du collège pour qu’ils présentent la situation des familles. La préfecture, par son attitude, renforce encore le sentiment d’une zone de relégation, dont personne ne se préoccupe. On lit au fronton des mairies des termes comme fraternité ou égalité, mais il est plus que temps que l’État et les différentes collectivités les appliquent dans leurs actions.

Sur l’agglomération, des solutions de logement extrêmement nombreuses existent, mais il manque la volonté politique de régler ces problèmes. Les personnes qui ont réquisitionné un immense lieu rue Baudin, et accueillent des réfugiés, pallient les carences de l’État. Ils prouvent par le fait que notre métropole peut très largement accueillir les quelques centaines de personnes qui dorment dans les rues.

Ce président et ses ministres pensent-ils qu’ils peuvent se contenter de grandes déclarations d’intention ? Ils parlent de changement, de la fin d’un vieux monde : on est donc passé à l’ère de la communication, mais uniquement de la communication. Avant, quand un ministre déclarait qu’on pouvait effectuer des réquisitions (ce qu’a fait Agnès Buzyn, ministre de la santé début décembre), alors que l’État se refuse à le faire, elle s’excusait, disait s’être mal exprimée. Non, là, plus rien, on peut mentir à l’assemblée nationale et raconter n’importe quoi.

*Les mensonges

« La première bataille c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues (…) Je veux partout des hébergements d’urgence ».

Emmanuel Macron, Orléans, 27 juillet 2017.

« Aucune famille, aucun gamin, aucun jeune dehors. Ce sont les instructions données aux préfets ».

M. Mézard (ministre de la cohésion des territoires), Assemblée nationale 5 décembre 2017. !

 


Communiqué du 21 décembre

Attitude scandaleuse de la préfecture : Réveillon de Noël au collège Barbusse !

L’occupation durera pendant les vacances pour qu’une solution soit offerte aux 10 enfants hébergés au sein du collège depuis le 1er décembre

Les personnels du collège s’indignent de l’attitude de la préfecture qui refuse de répondre à la demande d’audience envoyée le 7 décembre 2017. Le préfet, représentant direct de l’État bafoue les engagements pris par le gouvernement devant la représentation du peuple français.

Les personnels sont outrés de ce mépris porté aux familles de leur établissement. Un représentant du préfet a ainsi reçu des délégations d’écoles de la ville de Lyon courant novembre et apporté des solutions. Il est inconcevable que le préfet dénie les mêmes droits aux personnels de Vaulx-en-Velin. Et ce d’autant que parmi les familles hébergées, une mère de famille élève seule 5 enfants, de plus celle-ci est en situation régulière, et travaille. Une autre famille a déposé une demande d’asile le 11 octobre 2017 qui est valable jusqu’en mars 2018. Or la loi française précise que tout étranger déposant une demande d’asile doit être hébergé. Les personnels demandent a minima que ces familles soient prises en charge dans le cadre de l’hébergement d’urgence en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée pour la mère seule qui a un travail et que la famille demandeuse d’asile soit prise en charge à Forum réfugiés ou dans tout foyer chargé d’accueillir des demandeurs d’asile, ils pourront alors bénéficier d’un accompagnement digne avec des travailleurs sociaux pouvant faciliter leurs démarches.

A l’heure où Gérard Collomb veut réformer le droit d’asile et de l’immigration, et qu’il veut remettre en cause l’inconditionnalité de l’hébergement, le préfet devance les volontés du ministre de l’intérieur, et foulant aux pieds l’article 345, alinéa 2-2 du Code de l’Action Sociale et de la Famille, ayant force de loi, qui stipule que« Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. »

Les personnels ont pourtant proposé une solution. Comment est-ce imaginable de laisser dormir des enfants dehors alors qu’au sein du collège un logement de fonction est vide et chauffé depuis 4 ans ? Ce logement est la propriété de Lyon Métropole qui a été sollicitée à plusieurs reprises et qui n’a jamais répondu.