L’UD CNT 69 propose depuis le mois de Juin 2017, et de retour ce mois, un ciné-club, histoire de se rencontrer autour d’un moment convivial tout en discutant, réfléchissant et préparant l’action…
Des films divers et variés, documentaires ou fictions seront proposés suivis pourquoi pas d’un échange autour d’un verre.
Le Vendredi 5 Octobre 2018 à 19h le Ciné-Club de la CNT du Rhône fait son grand retour avec une projection / rencontre du film « A l’ombre de la République« , réalisé par Stéphane Mercurio.
La projection du film sera suivie d’un échange axé sur les conditions de travail des personnes détenues et/ou des personnes salarié.e.s de lieux de privations de liberté.
La discussion se fera en présence d’un.e intervenant.e de l’OIP (Observatoire International des Prisons), d’une infirmière salariée dans une maison d’arrêt et de Jacques Lesage de La Haye (animateur de l’émission Ras-les-murs sur Radio Libertaire et analyste Reichien lui-même ancien détenu).
Nous apporterons également un témoignage recueilli d’une personne anciennement détenue.
Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté) accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel de contrôle des droits fondamentaux dans les Prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats…
Stéphane Mercurio a suivi une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Evreux, la centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse.
Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au cœur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux.
Ce qu’en dit la réalisatrice :
« Vivre cette immersion avec le contrôle, c’est, bien entendu, voir une réalité sur laquelle la République se veut discrète. Il est extrêmement difficile – voire impossible – en France de pénétrer à l’intérieur de ces lieux. Les autorisations sont le plus souvent refusées, ou les tournages très encadrés ! Et de son côté, le public préfère les criminels à l’ombre, les fous, interdits de cité, les inutiles hors d’usage. Ils sont « fous, dangereux, pauvres ». Laissons-les là où ils ne nous gênent pas, et qu’importent les conditions dans lesquelles ils sont détenus : prisons surpeuplées ou inhumaines, hôpitaux psychiatriques sans moyens où les malades tournent en rond des journées entières, gardes à vue abusives…
Ces lieux nourrissent le fantasme. Parfois, la réalité est plus banale qu’on ne l’imagine. L’horreur de l’incarcération se joue sur d’infimes petites choses, transformant le quotidien en cauchemar. Le téléphone, auquel on n’a pas accès, l’éloignement de la famille qui délite les liens, la peur de la promenade où tout peut arriver. Le contrôle mesure les détails. Il mesure également les conséquences du temps passé à ne rien faire – des journées, des semaines, des mois de vide – parce que c’est ainsi que les hommes sont détruits, humiliés, fatigués. C’est ainsi que les hommes se suicident, deviennent inaptes à la vie dans la cité, c’est ainsi que la violence s’exacerbe contre les autres ou contre eux-mêmes. »
Bar et grignotage végé/végane
Rendez-vous Vendredi 5 Octobre à 19h – Au local de la CNT : 44 rue Burdeau 69001 Lyon (Métro Croix-Paquet) Entrée Libre
ud69 [at] cnt-f.org »