Réaction du collectif pour la Fermeture des Locaux Fascistes à l’intervention du Maire de Lyon sur les groupuscules d’extrême-droite.

« Nous ne pouvons tolérer, dans notre ville, des attaques et des agressions répétées, réalisées au nom d’une doctrine politique de rejet de l’autre. Je viens d’écrire au ministre de l’intérieur et au ministre de la justice, pour que les groupuscules d’extrême-droite identifiés qui sèment la peur et le désordre dans notre cité, soient sanctionnés et démantelés afin que les troubles cessent. »

Le Maire de Lyon, pendant le conseil municipal du 27 janvier 22

Depuis de trop nombreuses années, nos organisations alertent la population et les pouvoirs publics sur les agressions perpétrées par l’extrême-droite à Lyon, dont l’organisation est facilitée par l’existence du local La Traboule et de la salle de boxe l’Agogé.

Nous prenons donc acte de cette prise de parole du Maire.

Malgré une volonté affichée de certains représentant·es de la mairie d’apporter des réponses aux attaques menées par l’extrême droite à Lyon, nous attendons toujours des actes.

Les locaux fascistes ont pignon sur rue et les identitaires et autres nervis d’extrême droite, néo-nazis, royalistes, intégristes anti-avortement, etc., multiplient les descentes et les agressions, malgré la dissolution de Génération Identitaire. Plus d’une attaque par mois en 2021 selon le recensement de Rapports de force [1] ! Systématiquement, la seule réponse apportée à nos questions sur les suites données à ces attaques est que les caméras n’ont capté aucune image et que personne ne peut être identifié. Pourtant les meneurs de ces groupes sont bel et bien connus, et certaines vidéos publiées sur leur réseaux sociaux les montrent se félicitant de la « réussite » de leurs actions.

Nous savons d’expérience que les dissolutions décidées autoritairement par le gouvernement ne règlent pas nos problèmes de violences de rue : à Lyon, les agressions ont continué malgré la dissolution de Génération identitaire. Les locaux identitaires ont même pu rester ouverts via de nouvelles associations écrans et rassembler les mêmes personnes sans que la reconstitution de ligue dissoute soit investiguée. À Angers, l’Alvarium aussi semble finalement toujours ouvert et utilisé par les mêmes individus. Il faut donc aller plus loin.

Par ailleurs, alors que le procureur est d’une réactivité épatante pour cibler les militant·es anti-fascistes, force est de constater qu’il est moins zélé dans le traitement des attaques d’extrême droite [2]. Contrairement à l’affaire des « sept antifas », jamais aucune autre auto-saisine [3]. 

Les organisations membres de l’inter-organisation Fermons les locaux fascistes exigent des actions concrètes de la mairie, de la préfecture et du parquet :

– positionnement médiatique fort, poursuivant la dénonciation de ce jour qui ne doit pas rester ponctuelle ;

– fermeture réelle du local de la Traboule et de la salle de boxe l’Agogée au 5 montée du Change, Lyon 5e ;

– dissolution réelle des groupes d’extrême droite lyonnais ;

– vraies suites judiciaires aux attaques, qu’il y ait dépôt de plainte ou non ;

– engagement d’une vraie politique sociale à même de briser l’ancrage des idées d’extrême droite à Lyon.

Nous restons vigilant·es et mobilisé·es.

Liste de signatures

Alternatiba, Confédération Nationale du Travail, Ensemble !, La France Insoumise, La Jeune Garde, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Planning Familial, Solidaires Rhône, Solidaires Etudiant·e·s, Union Communiste Libertaire

[1] 2021 : un an de violences de l’extrême droite. Rapports de force, 7 janvier 2022. https://rapportsdeforce.fr/boite-a-outils/carte-2021-un-an-de-violences-de-lextreme-droite-010712334

[2] Depuis la dissolution de Génération Identitaire en mars 2021, nous avons connaissance de huit attaques restées complètement impunies. 

[3] À Lyon, une politique pénale du « deux poids, deux mesures ». Club de Mediapart, 30 octobre 2021.

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/301021/lyon-une-politique-penale-du-deux-poids-deux-mesures